Walt Disney a bercé votre enfance, son nom est synonyme de magie et de rêve...

Dans ce blog vous trouverez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le royaume Disney et son créateur. Du premier personnage au dernier dessin animé en passant par le business qu'il a engendré. Ce blog vous plongera dans l'univers féerique de cet empire indétrônable qu'est Walt Disney.





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mardi 30 mars 2010

Depuis l’apparition des premiers dessins-animés en 1923, le rôle de la femme a largement évolué. De la femme-objet soumise à la rebelle libérée, les transitions sont nombreuses.


Les premières héroïnes représentent pureté et sagesse, l’idéal féminin de l’époque.

Elles bénéficient non seulement d’une plastique presque parfaite, avec des courbes et des formes mais sont également d’une beauté réaliste. La jeune spectatrice peut d’autant plus s’identifier que ces héroïnes collent à l’image de la femme de l’époque : leur attributs féminins ne sont pas prononcés, pour ne pas inciter à la débauche, mais ils sont aussi cacher par de longues robes. Leur charme et leur sensualité se traduisent donc à travers leurs attitudes. Très pur et maniéré, chaque geste est empreint d’une dimension artistique.

Cependant, si ces héroïnes profitent d’un physique avantageux, l’époque (assez machiste) exige qu’elles incarnent un rôle de femme soumise, toujours dans l’attente et dépendante des hommes. Blanche-neige, par exemple, est l’archétype de la parfaite WASP (white anglo-saxon protestant), soucieuse d’épouser l’homme idéal, avec comme seule occupation l’entretien de la maison.

Katy Maio, journaliste féministe à Boston, s’indigne contre le sort réservé aux femmes dans les dessins-animés Disney. Selon elle, le passage ou Blanche-neige est dans le coma est une métaphore du rôle des femmes : elles attendent (dorment) jusqu’à ce qu’un homme leur insuffle la vie.

Dans le même registre Cendrillon et La Belle au Bois Dormant succèderont à Blanche-neige.


Après la mort de Walt Disney en 1966, l’entreprise ne produit plus de dessins-animés réussis jusqu’en 1989. C’est ainsi qu’apparut Ariel (« La Petite Sirène »), une héroïne d’un genre nouveau.

Alors que les femmes, des années 1930 aux années 1980, restent sagement étriquées dans leurs corsets, l’héroïne des années 1990 se libère. Ariel ne porte, en effet, qu’un bikini . Cependant, la soumission est toujours de mise et l’unique but d’Ariel est de conquérir son prince. Katy Maio va jusqu’à dire que lorsque Ariel abandonne sa voix contre des jambes (pour pouvoir vivre sur terre avec son prince), cette initiative véhicule aux petites filles le message du « sois belle et tais-toi ». Mais, comme les dessins-animés Disney sont toujours dotés de « happy endings », Ariel récupéra sa voix et garda son prince. Elle quitta quand même son monde marin, sa famille, ses amis pour vivre son histoire d’amour. Cet exemple n’est pas un modèle de réussite pour les jeunes spectatrices.

Après de nombreuses plaintes sur la moralité de « La Petite Sirène », Disney engagea une scénariste pour « La Belle et la Bête » et promit une héroïne « moderne », « active » et même « féministe ». Mais ici encore, la faille est décelable. Bien que, cette fois, Belle n’attend pas le prince charmant, le message du dessin-animé (d’après Katy Maio) invite à la violence. Dans l’histoire originelle, la Bête est terrifiante mais gentille, le message était donc « Ne jugez pas sur les apparences ». Disney transforma légèrement l’histoire, ce qui lui donna une toute autre tournure : la Bête est non seulement effrayante mais aussi « violente ». Selon Katy Maio, la beauté et bonté de Belle changea la Bête cruelle en prince charmant, ce qui signifierait qu’une jolie et gentille femme peut transformer un homme agressif en gentleman. Cette interprétation est intéressante, bien qu’un peu poussée.

Après cette dernière héroïne, très ressemblante aux protagonistes des premières heures, arrivent les femmes libérées et rebelles. La couleur de peau a changé (elles sont plus typées) et les robes se sont raccourcies, preuve que les époques changent et que le monde s’ouvre. C’est d’ailleurs un conte des Mille et Une Nuit qui apparaît : « Aladin », dans lequel Jasmine se révolte contre une vie de château qui l’emprisonne (aux antipodes de ce que Disney avait produit jusqu’ici). De même, dans « Le Bossu de Notre-Dame », Esmeralda s’oppose à l’injustice d’un juge qui persécute tout un peuple.


L’évolution était déjà notable mais l’univers machiste de Disney a été bouleversé lorsque les femmes ont eu la place qu’elles escomptaient tant : celle des hommes.

Le changement s’est d’abord effectué en douceur avec Mulan (qui cachait sa véritable identité et se faisait passer pour un homme), mais l’évolution ne se fit pas attendre avec Kuzco, Audrey Ramirez (dans « Atlandide ») ou Helga Sinclair.

En outre, les scénaristes ont définitivement quitté l’image de la naïve Blanche-neige lorsqu’ils ont crée Jessica en 1989 (« Qui veut la peau de Roger Rabbit »). Avec sa longue chevelure rousse, sa robe aguicheuse et ses attributs « surdéveloppés », elle incarne, aujourd’hui encore, le plus grand « fantasme » masculin du monde de l’animation.


En conclusion, les femmes Disney ont toujours été représentées plutôt comme des maîtresses que des mères. Le dessin-animé a souvent le même schéma : 2 êtres qui tombent amoureux. Les mères sont donc contraignantes pour le créateur, c’est pourquoi elle est, dans presque tous les films d’animation, absente ou décédée.

Par ailleurs, au fils du temps, les mœurs ont évolué et les protagonistes aussi (Pocahontas vivra, par exemple, 2 histoires d’amour (ce que Blanche-neige n’aurait jamais pu faire)). Il est notamment remarquable que dans les dessins-animés les plus récents, les héroïnes se servent de leur matière grise et prennent des initiatives.

En tout état de cause, les héroïnes représentent toujours les idéaux féminins de leurs époques. (« La Princesse et la Grenouille », le protagoniste est une femme noire, pile dans la tendance « Obamania »)


Sources : pagesperso-orange.fr/jcmy/.../Heroines.htm

http://www.newint.org/easier-english/Disney/diswomen.html

http://www.units.muohio.edu/psybersite/disney/disneygender.shtml

Mathilde Vander-Elstrate

1 commentaires:

Unknown a dit…

merci pour cette analyse sur la condition des femmes dans les dessins animés Disney, qui a beaucoup évolué comme indiqué dans l'article - ce qui est normal en un sens puisque le rôle des femmes a aussi considérablement changé depuis 50-70 ans. Pour autant je n'irai pas jusqu'à employer le terme de femme objet : il ne faut pas oublier que Cendrillon ou Blanche neige par exemple sont des adaptations de contes traditionnels (qui eux mêmes ont été écris bien avant).
http://tresorsdisney.blogspot.com

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